Le projet SMaRT s’intéresse à un insecte ravageur particulièrement problématique au regard des résistances, le carpocapse des pommes et des poires, Cydia pomonella. Ce lépidoptère est le principal ravageur de pommiers dans le monde et concentre, à lui seul, 2/3 des traitements insecticides réalisés en France en verger, faisant de cette culture l’une des plus traitées. Aujourd’hui, la plupart des insecticides utilisés contre C. pomonella connaissent des résistances, y compris un biopesticide, le virus de la granulose (CpGV).

Les approches de phénotypage (biotests) actuellement utilisées pour surveiller les résistances sont limités par la lourdeur de cette méthode. Pour améliorer la surveillance, mieux évaluer les risques et élaborer de manière réactive (quasiment en temps réel) des stratégies à une échelle territoriale cohérente, il est indispensable de disposer de tests « haut débit » permettant d’analyser rapidement un grand nombre d’échantillons à un coût réduit. De tels outils sont aujourd’hui à portée de main grâce à l’essor des nouvelles techniques de séquençage (NGS).

Chez C. pomonella, les principales familles de molécules insecticides issues de la chimie de synthèse se heurtent à des résistances spécifiques via des mutations dans les protéines cibles (résistances liées à la cible, RLC). Il existe d’autres mécanismes de résistances, dits non spécifiques (résistances non liées à la cible, RNLC), dont le plus important est le mécanisme de détoxication qui confère des résistances croisées à pratiquement toutes les familles chimiques utilisées. Les bases et l’architecture génétique des RNLC sont complexes (impliquent des familles de gènes) et ne sont que partiellement connue chez C. pomonella.

Le principal objectif de SMaRT est d’organiser les conditions d’un changement d’échelle dans la surveillance des résistances chez C. pomonella : du national au territorial et de l’individuel au collectif d’acteurs. Concrètement, il s’agira de (i) compléter l’identification des bases génétiques des résistances déjà identifiées par biotest en France, et (ii) Réaliser un échantillonnage de grande envergure dans les principaux bassins de production en France, avec un focus particulier sur le site atelier Basse Vallée de la Durance, pour faire un état des lieux complet de la répartition et la fréquence des résistances par séquençage haut débit.

Ce projet est financé par l’Anses dans le cadre de la phytopharmacovigilance – https://www.anses.fr/fr/content/la-phytopharmacovigilance

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